Le 200e anniversaire d’Emily Brontë en 2018

L’année 2018, qui vient tout juste de débuter, marquera le 200e anniversaire de la naissance de l’écrivaine et poétesse anglaise Emily Brontë. 

Si sa sœur Charlotte laissa à la postérité un grand nombre de manuscrits, de correspondances et d’objets personnels (permettant d’alimenter les célébrations de son 200e anniversaire de naissance en 2016), ce n’est malheureusement pas le cas de l’énigmatique Emily. Les vestiges témoignant de sa vie particulièrement recluse (en comparaison de celle de Charlotte) demeurent en effet rarissimes.

Une seule lettre (adressée à l’amie de Charlotte, Ellen Nussey), quelques pages de journal, des poèmes, des dessins, une boîte d’aquarelle, un écritoire, une tasse de baptême, une chemise, quelques autres objets… même le manuscrit de son unique et sulfureux roman Les Hauts des Hurlevent n’existe plus.

Que faire alors pour organiser des activités substantielles pendant 12 mois afin de commémorer ce 200e anniversaire,  tout en contribuant à faire connaître Emily Brontë auprès du grand public ? Pour résoudre ce problème, la Brontë Society a fait le choix (des plus controversé pour certains) d’inviter la mannequin, actrice et entrepreneuse Lily Cole à orchestrer les activités. Malgré son expérience et ses compétences indéniables, il semble que ce soit en effet difficilement conciliable de confier à une telle célébrité le titre de porte-parole d’un événement célébrant la mémoire de la plus secrète et de la plus recluse des sœurs Brontë…

Quoi qu’il en soit, Lily Cole animera le musée Brontë pendant l’année qui vient, avec le soutien du groupe folk The Unthanks, la poétesse Patience Agbabi et l’artiste Kate Whiteford. The Unthanks composera et interprétera des chansons inspirées des poèmes d’Emily Brontë ; Agbabi réalisera une résidence d’écriture au musée Brontë ; Whiteford concevera une création land-art dans les landes du Yorkshire, si chères à Emily, en y intégrant une réminescence du faucon apprivoisé de l’auteure.

D’autre part, le musée Brontë a également sollicité la collaboration de la blogueuse et youtubeuse Lucy Powrie, à titre d’ambassadrice jeunesse.  Powrie animera un club de lecture brontëen sur internet via son blogue et sa chaîne Youtube.

De plus, une toute nouvelle exposition au musée Brontë débutera le 1er février, Making Thunder Roar: Emily Brontë, avec la contribution de Maxine Peake, Sally Wainwright, Caryl Phillips et Helen Oyeyemi. Le fameux portrait des trois sœurs, peint par leur frère Branwell, retournera également au musée Brontë pendant trois mois, un prêt exceptionnel de la National Portrait Gallery de Londres.

Restauration virtuelle du portrait authentique des soeurs Brontë, dit «à la colonne» peint par leur frère Branwell (c. 1834)

Enfin, une belle idée a été mise en branle il y a plusieurs mois au musée Brontë, soit de convier les visiteurs à recréer le manuscrit perdu des Hauts de Hurlevent. Le musée pourra ainsi garder une trace écrite du seul roman d’Emily Brontë. Chaque visiteur du musée est invité à écrire à la main une ligne du roman sur papier. Lorsque le dernier mot de l’œuvre  aura été inscrit, le manuscrit complet sera présenté au public. C’est l’artiste et sculptrice britannique Clare Twomey qui a été mandatée pour organiser cet immense chantier littéraire. Vous pourrez suivre l’évolution de ce projet sur les réseaux sociaux grâce au mot-clic #WHManuscript.

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