Charlotte Brontë

21 avril 1816 – 31 mars 1855

Quelques faits saillants en Mood Board

© Louise Sanfaçon
© Louise Sanfaçon

De gauche à droite et de haut en bas :

Lieu marquant : Norton Conyers Hall. L’ambitieuse Charlotte aspirait ardemment à voir d’autres horizons que ceux d’Haworth. Elle fut d’ailleurs celle des sœurs Brontë qui voyagea le plus. La liste de ses pérégrinations passe du Lake District à l’Irlande, en passant par Londres et Bruxelles. Le choix d’un lieu significatif pour le tableau d’ambiance de Charlotte n’était donc pas évident. Mon choix s’est finalement porté sur Norton Conyers Hall, une vaste demeure qui servit d’inspiration pour Thornfield Hall dans son célèbre roman et chef-d’œuvre de la littérature anglaise du XIXe siècle, Jane Eyre.

Charlotte a séjourné à Norton Conyers Hall en 1839, alors qu’elle travaillait comme gouvernante pour la famille Sidgwicks. Lors de son séjour, Charlotte a entendu parler de l’historique de la maison, comprenant entre autres la légende d’une femme folle cachée dans le grenier, qui inspira le personnage de Mme Rochester dans Jane Eyre. (Image : «Norton Conyers Hall» par Softclocks via Flickr)

Passion/Obsession : Angria. Alors qu’ils étaient encore enfants, Charlotte et son frère Branwell entament avec Emily et Anne une collaboration littéraire intense autour d’un pays imaginaire, la Confédération de Glass Town (plus tard rebaptisé Angria), créant une quantité fabuleuse de récits, de pièces de théâtre, de journaux, de poèmes écrits en caractères minuscules. Ils peuplent ce monde fantastique d’une foule de personnages, puisant leurs inspirations dans le Blackwood’s Magazine, les gravures de John Martin accrochées aux murs de la maison ou dans les livres de la bibliothèque de leur père. À l’adolescence, ce fut une dure épreuve pour Charlotte de renoncer à son précieux et envahissant monde imaginaire pour faire face à la trivialité de sa condition : fille d’homme d’église pauvre, elle devait le plus vite possible gagner sa vie comme institutrice ou gouvernante (Image : détail du «Paradis perdu» de John Martin, c.1823)

Persona : Les héroïnes des deux chefs-d’œuvre de Charlotte Brontë, Jane Eyre et Lucy Snowe (Villette) proposent un portrait à peine altéré de l’auteure, tant d’un point de vue psychologique que physique. Petites jeunes femmes ternes et quelque peu énigmatiques, vives d’esprit mais aux physiques ingrats, Jane et Lucy font seules  ̶  et douloureusement  ̶  leurs chemins dans la vie, jusqu’à ce qu’elle rencontre leurs âmes sœurs. (Image : «Jane Baillie Carlyle» par Samuel Laurence, c 1852)

Animal : Pilot. Bien qu’attachée aux animaux de la maisonnée, Charlotte n’eut pas, à l’instar d’Anne et d’Emily, un animal de compagnie bien à elle. Cependant, un chien tient une place bien particulière dans l’univers de Charlotte Brontë : Pilot, le chien de M. Rochester dans le roman Jane Eyre. Alors que la race de ce chien littéraire n’est jamais réellement spécifiée dans le roman, il est clair que Pilot est un «Landseer Terre-Neuve», selon la description de l’animal. Les chiens «Landseer Terre-Neuve» s’avérait un sujet de prédilection pour le fameux peintre anglais Edwin Landseer, admiré par les Brontë. L’artiste a d’ailleurs inspiré un poème à Branwell, alors que Charlotte a fait un voyage expressément pour voir l’une de ses toiles, le «Dialogue à Waterloo». Il est par ailleurs possible, selon certains, que Landseer ait séjourné à Haworth, à l’occasion d’une visite à Bolton Hall dans le Yorkshire où résidait son ami John Nussey. Ce dernier était le frère d’Ellen Nussey, l’amie de toujours de Charlotte Brontë. (Image : «A Distinguished Member of the Humane Society» par Sir Edwin Landseer, 1831)

Activité : Écriture. Charlotte fut, des trois sœurs Brontë, la seule qui aspira sérieusement à une carrière littéraire. Le 29 décembre 1836, à l’âge de 20 ans, Charlotte écrivit au poète Robert Southey, lui soumettant quelques-uns de ses poèmes. Bien qu’il concéda que Charlotte possédait un réel talent pour l’écriture, le poète la découragea de poursuivre dans cette voie de façon professionnelle, en soutenant que «la littérature ne peut et ne doit pas être l’objet essentiel de la vie d’une femme.» Heureusement pour nous, Charlotte n’a finalement pas suivi le conseil de Southey, sans quoi nous n’aurions jamais eu le bonheur de lire les poèmes de sa sœur Emily (publiés à l’initiative de Charlotte pour la première fois en 1845, soit 10 ans après la lettre de Southey) ou ses merveilleux romans Jane Eyre (1847) et Villette (1853). (Image : l’écritoire portatif de Charlotte, Musée Brontë)

Homme : Arthur Bell Nicholls. Charlotte est la seule des sœurs Brontë à avoir connu le mariage. En 1852, le 13 décembre, tremblant de la tête aux pieds, le vicaire d’Haworth Arthur Bell Nicholls demande la main de Charlotte, que Patrick Brontë lui refuse avec violence, indigné qu’un pauvre pasteur irlandais puisse prétendre à la main de sa célèbre fille. Malgré ce refus, Charlotte lui laisse entendre qu’elle n’est pas totalement insensible à sa passion. Peu à peu, en effet, Charlotte se laisse gagner par la persévérance d’Arthur et l’opposition de Patrick Brontë cède à un certain respect pour tant de constance. Fin février 1854, Patrick Brontë donne son accord à la correspondance et aux visites du prétendant. Le mariage de Mr Nicholls et de Charlotte a lieu le 29 juin 1854. (Image : photographie d’Arthur Bell Nicholls)

Échantillon d’écriture : Premier chapitre de Jane Eyre par Charlotte Brontë, 1847. 

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