Le piano des Brontë

À droite du hall d'entrée, le bureau du père des Brontë. © Tanya & Richard - www.worldisround.com
À droite du hall d’entrée, le bureau du père des Brontë. © Tanya & Richard worldisround.com

La musique a certainement contribué à tempérer la gravité de la vie des Brontë au presbytère d’Haworth. Nous savons que les trois sœurs et leur frère Branwell prenaient des leçons avec Abraham Starsfield Sunderland, organiste de l’église paroissiale de Keighley dans les années 1830. Le piano avec lequel ils ont développé leurs talents musicaux est toujours conservé au musée Brontë. Ce piano droit, installé dans le bureau du révérend Patrick Brontë, a été fabriqué par John Green de Soho Square, à Londres, au début du XIXe siècle. 

Il a été acquis par les Brontë au début des années 1830, probablement en raison du talent précoce pour la musique que montrait le jeune garçon de la famille, Branwell, alors âgé de treize ans.

© Brontë Parsonage Museum -Facebook

Il a été vendu après le décès du dernier membre de la famille, mais il est revenu au presbytère en 1916. Considéré comme un simple meuble, il n’avait pas été joué depuis la création du musée Brontë, jusqu’à ce qu’un membre de la Brontë Society, Virginie Esson, s’est offerte en 2007 pour en payer la restauration. Grâce à son généreux don, et au patient travail de trois ans du restaurateur Ken Forrest, nous pouvons entendre de nouveau, depuis 2010, le son merveilleusement cristallin de l’instrument sous les doigts de Jamie Cullum.

Les livres de musique de la famille Brontë, qui sont conservés dans la bibliothèque du musée, comprennent des œuvres de Beethoven, Clementi, Haydn, Handel (un favori de la famille Brontë) et Robert Burns. Certaines de ces partitions sont datées et marquées avec les noms des membres de la famille. Les valses de Beethoven sont même annotées d’instructions pour le doigté, peut-être par le professeur de piano des enfants Brontë.

Emily Brontë a été décrite comme jouant du piano «avec une grande précision et beaucoup d’éclat». Son talent a d’ailleurs justifié l’embauche du meilleur maître de musique pendant ses études à Bruxelles en 1842. Son compositeur favori était Beethoven, qui connaissait alors une grande popularité en Europe. Après son exposition aux œuvres du célèbre compositeur, la créativité d’Emily a particulièrement prospéré, pour aboutir à la rédaction de son seul roman Les Hauts de Hurlevent, dans lequel plusieurs érudits trouvent une grande influence de la musique.

Anne, pour sa part, préférait chanter, mais elle s’accompagnait souvent au piano. Dans son livre de chansons conservé au musée Brontë, elle a transcrit 34 hymnes, des chants sacrés, des chansons folkloriques écossaises et d’autres musiques, avec les accompagnements au piano. Elle aurait constitué ce livre de chansons vers l’âge de vingt-deux ans, alors qu’elle travaillait comme gouvernante chez la famille Robinson.

Livre de chansons d'Anne Brontë
Livre de chansons d’Anne Brontë © Brontë Parsonage Museum

Quant à Charlotte, elle a cessé de jouer du piano pendant son adolescence, en raison de sa myopie qui rendait la lecture des partitions particulièrement difficile. Sa passion pour la musique ne fait aucun doute cependant, puisqu’elle a  assisté à au moins un concert pendant ses études à Bruxelles et à plusieurs concerts à Keighley.

Voir aussi :

Emily Bronte and Beethoven: Romantic Equilibrium

Emily Brontë and the Musical Matrix

MISE À JOUR 2017 :

Voir également le documentaire Linger Documentary, Brontë Parsonage Museum qui présente la création de la compositrice Ailís Ní Ríain, interprétée avec le piano des Brontë.

Laisser un commentaire