«Dégothiser» Les Hauts de Hurlevent

Thomas Cole (1801–1848), Storm in the Wilderness c1826–28

Même si, dans Les Hauts de Hurlevent, nous retrouvons parfois de violents orages sur la lande de même que quelques scènes de chiens féroces, de fantômes et de cimetières, l’ensemble du roman n’est pas vraiment gothique ; il nous parle plutôt de drames familiaux en couvrant deux générations de personnages. Je ne suis donc pas en accord avec la «gothisation» de Wuthering Heights, encore moins avec sa «Twilightisation» récente.

Dans son unique roman, Emily Brontë tisse une toile narrative complexe afin de nous raconter la vie de ses héros, Cathy et Heathcliff, à travers les témoignages de deux narrateurs : Lockwood et Nelly. Imaginez-vous en l’an 1801 en Angleterre, plus précisément dans un beau manoir du Yorkshire. Au coin du feu, dans un salon bien meublé, une dame d’une quarantaine d’années tricote tranquillement tout en racontant une longue histoire à un jeune et riche londonien, venu prendre du repos dans cette région reculée des montagnes Pennines. C’est cela, Wuthering Heights. Bien sûr, l’histoire que raconte cette dame est vraiment triste, car elle décrit l’histoire de la vengeance d’Heathcliff contre sa famille adoptive et sa belle-famille, mais ce n’est pas une histoire terrifiante ou mystérieuse. Il n’y a rien de surnaturel dans la méchanceté machiavélique d’Heathcliff ; seulement beaucoup beaucoup de cruauté. Heathcliff peut nous révolter par sa violence, mais pas nous faire peur.

Pour «dé-gothiser» Les Hauts de Hurlevent, pour nous enlever de la tête ces images d’arbre nu et tortueux courbé dans la tempête, ou ces images d’un Heathcliff échevelé au milieu des pierres tombales, j’utilise ici des peintures authentiques du XVIIIe et XIXe siècle pour donner un visage plus juste à chaque personnage. Emily avait certainement de telles images en tête lorsqu’elle écrivit son roman.

William Beechey (1753-1839)

Le narrateur, Mr Lockwood

L’histoire des Haut de Hurlevent nous est racontée entre 1801 et 1802 par Mr Lockwood, le narrateur du roman. À l’époque où Lockwood débute son récit, les derniers événements reliés à la relation tourmentée des héros Cathy et d’Heathcliff remontent déjà à 17 années. Heathcliff approche alors de la quarantaine, et le jeune Lockwood, fraîchement arrivé de Londres, semble pour sa part âgé entre 20 et 30 ans. Il se décrit comme un célibataire misanthrope venu chercher le calme et la solitude dans ce coin reculé du Yorkshire. Il loue la belle et grande maison de Thrushcross Grange, à quelques distances de la ferme de Hurlevent où habite Heathcliff, de même que la fille de la défunte Cathy, Catherine Linton (âgée d’un peu plus de 16 ans) et le fils du frère de Cathy, Hareton Earnshaw (23 ans). La ferme et la maison appartiennent à Heathcliff, et c’est lors d’une visite à son étrange propriétaire que Lockwood vivra l’une des scènes marquantes du roman : l’apparition du fantôme de Cathy Earnshaw, par une sombre nuit d’orage, à la fenêtre de sa chambre battue par les vents.

De retour à Thrushcross Grange, l’intendante de la maison, Mrs Ellen Dean (Nelly), raconte à Lockwood l’histoire des familles Earnshaw et Linton, qu’elle a côtoyées de près. Lockwood transcrit religieusement tous les propos d’Ellen Dean, qui rapporte dans le moindre détail, avec une mémoire absolument phénoménale (pour ne pas dire totalement invraisemblable, malheureusement), les scènes et les dialogues dont elle a été le témoin.

Therese Concordia Mengs Maron (1806-1745).

Ellen Dean (Nelly)

Au moment où elle débute son récit, Nelly est âgée de 44 ans. Alors, gouvernante à Thrushcross Grange, elle a également été la servante des deux Catherines, mère et fille. Ellen a vécu son enfance et sa jeunesse à la ferme de Hurlevent, où elle a travaillé comme domestique. Elle a été élevée avec les enfants Earnshaw, Cathy et Hindley, qu’elle considère comme ses frère et sœur. Elle est de fait la «sœur de lait» d’Hindley, qui est né la même année qu’elle et pour lequel la mère de Nelly fut la nourrice. Intelligente et pleine de compassion, Ellen Dean est traitée comme une amie ou une parente par les personnages principaux du roman.

En lisant l’histoire des Hauts de Hurlevent, on constate que le personnage de Nelly s’avère le véritable pivot du roman, car elle a partagé la vie de tous les personnages principaux aux moments cruciaux de cette saga familiale. Quand Mr Earnshaw ramène Heathcliff d’un voyage à Liverpool, Nelly a 14 ans. Elle a pitié de ce pauvre petit orphelin, sauvage, sale et affamé, à peine âgé de 7 ans. Heathcliff se confiera à elle à quelques occasions (lui avouant même qu’il «l’aime bien»), livrant dans ces confidences une part de lui-même essentielle à la compréhension de sa terrible vengeance contre les familles Earnshaw et Linton. Cathy également se confie souvent à Nelly, lui exprimant la célèbre et poignante réplique «Je suis Heathcliff !» pour lui faire comprendre son amour envers l’orphelin, même si elle a décidé d’épouser un autre homme. C’est encore Nelly qui nous décrit cet attachement étrange et profond entre Cathy et Heathcliff, qui remonte à leur enfance. Elle n’approuve pas le comportement violent d’Heathcliff, mais ressent de la pitié pour sa terrible souffrance. C’est à travers cette pitié que la description des actes terribles d’Heathcliff nous le rend malgré tout humain.

Joshua Reynolds (1723-1792).

Heathcliff

Beaucoup de gens, généralement ceux qui n’ont jamais lu le livre, pensent que Les Hauts de Hurlevent est tout simplement l’histoire d’un amour fou et impossible entre Cathy et Heathcliff, une sorte de Roméo et Juliette des landes du Yorkshire. En fait, l’histoire est plutôt celle d’une terrible vengeance fomentée par Heathcliff.

Après avoir été adopté en 1771 par Mr Earshaw à l’âge de 7 ans, Heathcliff s’attache profondément à l’homme, de même qu’à sa fille Cathy, âgée de 6 ans. Il se fait par ailleurs un ennemi juré, le fils légitime d’Earnshaw, le frère de Cathy : Hindley. Âgé de 14 ans, ce dernier voit dans cet intrus une menace pour son avenir à titre de maître d’Hurlevent. À la mort de Mr Earnshaw, 6 ans après l’arrivé de l’orphelin, la vie d’Heathcliff bascule : Hindley, devenu le maître d’Hurlevent et nouvellement marié, le réduit à l’état de serviteur et le renie comme frère adoptif. Il fait également subir à Heathcliff humiliations et sévices corporels. Dans cet état de servitude, la relation fusionnelle qu’Heathcliff a développée avec la jeune Cathy se poursuit, mais elle devient peu à peu plus difficile.

En 1777, alors que Cathy est à peine âgée de 12 ans, la vie des deux enfants prend un autre tournant dramatique : la rencontre avec la famille fortunée des Linton, habitant la maison de Thrushcross Grange, voisine de la ferme de Hurlevent. Heathcliff trouve en Edgar Linton, 15 ans, un rival dans le cœur de Cathy, qui devient peu à peu une véritable «dame» au contact des Linton. Torturé par cet attachement qui grandit de jour en jour entre Cathy et Edgar, il quittera brusquement Hurlevent, trois ans plus tard.

Cathy, profondément ébranlé par le départ d’Heathcliff, épouse malgré tout Edgard en mars 1783. Et coup de théâtre : Heathcliff revient à Hurlevent quelques mois après le mariage de Cathy, complètement transformé. Âgé de 19 ans, il est maintenant riche et instruit (le roman ne révèle cependant rien des circonstances de la vie d’Heathcliff pendant cette absence, mais Nelly pense qu’il aurait servi dans l’armée car il se tient maintenant très droit). Viril, beau et sombre, avec ses cheveux noirs bouclés et ses sourcils bas, Heathcliff va mettre en œuvre sa terrible vengeance.

Dans un premier temps, Heathcliff prend possession de Hurlevent, car Hindley, rongé par sa passion du jeu et l’alcool suite au décès de sa femme à la naissance de leur fils Hareton, est désormais incapable de payer ses créanciers. Heathcliff fournit généreusement l’alcool à Hindley, jusqu’à ce que son ancien tortionnaire meurt d’intoxication éthylique. Il traite le petit Hareton durement et le réduit à l’état de domestique. Hurlevent devient peu à peu un lieu lugubre sous les auspices d’Heathcliff.

Poursuivant sa vengeance, Heathcliff séduit Isabella, la sœur d’Edgar Linton, et l’épouse en 1784. La même année, Cathy meurt, à 19 ans, en mettant au monde sa fille Catherine. Heathcliff est alors fou de douleur. Son âme est un véritable chaos, allant jusqu’à déterrer le corps de Cathy pour pouvoir l’étreindre encore une fois. Subissant la violence psychologique et physique d’Heathcliff, Isabella quitte son époux et s’enfuit, alors qu’elle attend un enfant de lui.

Marie-Gabrielle Capet (1761-1818).

On retrouve ensuite tous les protagonistes en 1797, à la mort d’Isabella. Heathcliff réclame alors le retour de son fils, Linton Heathcliff, âgé de 13 ans et de santé fragile. La même année, lors d’une promenade, Catherine (que son père Edgar Linton a toujours tenue loin de Hurlevent) tombe nez à nez avec Heathcliff (35 ans) et Hareton (19 ans). Heathcliff invite alors Catherine à venir voir son cousin Linton aussi souvent qu’elle le souhaite. Peu à peu, il réussit à piéger la jeune fille, pour l’obliger à épouser son fils, en 1801. Catherine et Linton sont alors âgés de 17 ans. Linton meurt quelques mois plus tard, de même que le père de Catherine, ce qui permet à Heathcliff de mettre la main sur la fortune des Linton et sur Thrushcross Grange. Sa vengeance est accomplie. Une relation sincère se développe alors entre Hareton et Catherine, tous les deux à la merci d’Heathcliff. Devant cet attachement, un changement se produit en Heathcliff : les griffes de la rancune semblent se desserrer peu à peu sur son cœur, il devient de plus en plus détaché des affaires du monde. Il meurt à Hurlevent en 1802 à l’âge de 37 ans, dans l’ancienne chambre de Cathy. Son fantôme aurait été vu sur la lande avec celui de Cathy plusieurs fois, quelques semaines plus tard.

Girodet-Trioson (1767-1824).

Catherine Earnshaw (Cathy)

Même si elle meurt au milieu du roman, Cathy hante le livre du début à la fin. C’est une fille de la terre, profondément attachée à Hurlevent et à la lande. Esprit libre, fougueux et rebelle, parfois même insolente et hautaine, Cathy est également d’une très grande beauté, avec de longs cheveux bruns épais.

Née à l’été 1765, elle grandira à Hurlevent, jusqu’à son mariage avec Edgar Linton en 1783. Attachée totalement à Heathcliff, comme à une âme jumelle, elle souffre de le voir réduit à la servitude par son frère Hindley, alors qu’elle-même renonce à sa nature libre et sauvage au contact des Linton pour devenir une dame convenable. Même si elle développe des sentiments sincères pour Edgar Linton, elle ne l’épouse pas par amour ; elle souhaite, par cette riche alliance, libérer Heathcliff de sa condition misérable et de l’emprise de son frère Hindley.

Dans la scène marquante du roman, qui marque le début de la vengeance d’Heatcliff, elle se confie à Ellen Dean en ses mots :  [À propos de l’un de ses rêves]«… le ciel ne m’est pas apparu comme chez-moi ; et je pleurais à cœur fendre du désir de retourner sur la terre ; et les anges étaient si en colère qu’ils me précipitèrent en pleine lande au faîte de Hurlevent – où je me réveillai en sanglotant de joie. Ce n’est pas plus mon affaire d’épouser Edgar Linton que ce ne l’est d’être au ciel ; et si le méchant homme qui est là [Hindley] n’avait pas avili Heathcliff comme il l’a fait, je n’y aurais pas songé. Ce serait me dégrader que d’épouser maintenant Heathcliff ; aussi ne saura-t-il jamais combien je l’aime, et cela non parce qu’il est beau Nelly, mais parce qu’il est davantage moi-même que je ne le suis. De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles, et celle de Linton est aussi différente d’elles qu’un rayon de lune d’un éclair ou le gel du feu. […] Mes grandes souffrances  en ce monde ont été les souffrances d’Heathcliff, je les ai toutes observées et ressenties dès le début : ma grande pensée dans la vie, c’est lui-même. Si tous le reste périssait et qu’il demeurât, lui, je continuerais d’être, moi aussi, et si tout le reste demeurait et qu’il fût anéanti, l’univers me deviendrait formidablement étranger : je ne semblerais plus en faire partie. Mon amour pour Linton est comme le feuillage des bois : le temps le changera, je m’en rends bien compte, comme l’hiver change les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rocs éternels sous la terre : source de peu de joie visible, mais nécessaires. Nelly, je suis Heathcliff ! Il m’est toujours, toujours présent à l’esprit : non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être.»

Malheureusement pour Cathy, Heathcliff, qui venait d’entrer dans la pièce d’à côté, a entendu sa confidence jusqu’aux mots « Ce serait me dégrader que d’épouser maintenant Heathcliff». Profondément humilié par cette déclaration de la femme qu’il aime, il quitte Hurlevent aussitôt. Nelly avait eu connaissance de l’arrivée et du départ d’Heathcliff et finit par en informer Cathy. Cette dernière, folle d’inquiétude  après cette révélation, se tortura l’esprit pour deviner ce qu’Heathcliff avait entendu de son aveu. Elle passa la nuit dehors à appeler désespérément Heathcliff sous la pluie et l’orage, mais il était bel et bien parti. Cathy tomba gravement malade après cette nuit fatidique. Bien qu’elle survécu à une forte fièvre, son caractère changea : elle devint plus irritable et emportée, avec de fréquents épisodes dépressifs.

John Hoppner (1758-1818).

Elle épousa Edgar Linton en 1783 et se prit finalement d’une sincère affection pour lui et sa belle-sœur Isabella. Quand Heathcliff réapparaît après 3 années d’absence, Cathy déborde de joie en le revoyant. Mais bientôt, les sentiments que développe Isabella pour Heathcliff, et le plaisir cruel que celui-ci prend à la séduire, jette Cathy dans la perplexité. Quand Heathcliff s’enfuit avec Isabella, Cathy sombre carrément dans le délire et ne quitte plus sa chambre. Elle est enceinte et souffre de fièvre cérébrale. Elle revoit en visions hallucinées sa chambre à Hurlevent, son enfance perdue, son immense douleur d’être séparée d’Heathcliff à la mort de son père. Elle sent sa mort qui approche. De fait, après une dernière entrevue émouvante avec Heathcliff, elle accoucha de sa fille Catherine, et mourut.

 

Domenico Pellegrini (1759-1840).

Catherine Linton

Née en 1784, la blonde Catherine Linton hérite de la beauté de sa mère Cathy, de même que de ses yeux noirs et de son comportement têtu. Cependant, son père (Edgar Linton) et sa gouvernante Ellen Dean (Nelly), s’efforce de l’éduquer de manière à tempérer son caractère. Nelly confie au narrateur Lockwood que les 12 premières années qu’elle passa à s’occuper de Catherine furent les plus belles de sa vie.  Jusqu’à l’âge de 13 ans, Catherine n’était jamais sortie de l’enceinte du parc de Thrushcross Grange, sur l’ordre de son père. Mais un jour, lors d’une ballade à cheval en solitaire, elle se retrouva tout d’un coup à Hurlevent. Elle y rencontra son cousin Hareton, alors qu’Heathcliff était absent. Peu de temps après cette visite imprévue, son autre cousin, Linton, le fils d’Isabella et d’Heahtcliff, vint vivre à Hurlevent, après la mort de sa mère. Lorsque Catherine atteignit ses 16 ans, lors d’une autre promenade avec Nelly, elle tomba pour la première fois face à face avec Heathcliff ; il invita alors Catherine à venir visiter son cousin Linton à Hurlevent aussi souvent qu’elle le désirait, le plan caché d’Heathcliff étant d’unir son fils souffreteux à Catherine pour mettre la main sur Thrushcross Grange. Malgré les craintes d’Edgar Linton et de Nelly, Catherine alla voir souvent son cousin à Hurlevent. Les deux jeunes gens s’attachèrent effectivement très vite l’un à l’autre.

En 1801, Heathcliff fit Catherine prisonnière à Hurlevent lors de l’une de ses visites pour l’obliger à épouser Linton, dont la santé fragile s’était tellement dégradée qu’il craignait de le voir trépasser avant d’avoir mis son plan de mariage à exécution.  Catherine, qui avait alors 17 ans, affronta Heathcliff en lui disant «Je n’ai pas peur de vous !» et Heathcliff reconnu dans cette force de caractère, de l’une des rares personnes à avoir osé le défier, quelque chose de sa défunte Cathy adorée. Il ne se laissa pourtant pas attendrir et mit son plan à exécution. Catherine perdit son nouvel époux et son père deux mois après son mariage. Tout son bien revint alors à Heathcliff et elle se retrouva à sa merci, à Hurlevent.  Dans son deuil, entre le caractère irascible d’Heathcliff et le tempérament morose d’Hareton, dans une maison pleine de tensions et de non-dits, Catherine devint réservée et hostile, jusqu’à ce que son amitié grandissante avec Hareton la ramène peu à peu à son bon caractère et à une relative joie de vivre. Après la mort d’Heathcliff en 1802, Catherine épousa Hareton. Elle avait 18 ans et lui 24. Profondément amoureux et heureux ensemble, ils allèrent vivre dans la maison de Thrushcross Grange, laissant la ferme de Hurlevent à l’abandon, à l’usage -peut-être- des fantômes d’Heathcliff et de Cathy, enfin réunis pour l’éternité.

7 commentaires sur « «Dégothiser» Les Hauts de Hurlevent »

  1. J’apprécie vos articles qui analysent en profondeur l’œuvre des sœurs Brontë. En effet, Twilight fait beaucoup référence à ce roman, j’ai trouvé que c’était pas mal car j’ai cru que les ados allaient lire les hauts de Hurlevent (je suis bibliothécaire)et bien non du moins dans ma bibliothèque, j’ai un neveu qui a 16 ans, il est fan de Twilight et a lu tous les livres, je lui ai proposé de lire les hauts de Hurlevent et il a beaucoup de mal, il trouve que c’est complexe, mais bon il sait que ce roman existe ! Je crois que les héros de Twilight aiment ce roman car c’est le thème de l’amour éternel, et j’avais lu aussi que les hauts de hurlevent ont des petites références gothiques car il y a l’époque : le 19ème et aussi la maison comme lieu hanté par la souffrance, c’est vrai que l’on parle aussi de fantômes. Sinon en effet ce roman est surtout l’histoire d’êtres en mal d’amour, rejetés, solitaires. Le personnage principal, Heatcliff illustre parfaitement ce thème mais lui le malheur le pousse en plus à une vengeance diabolique, c’est aussi le personnage qui a le plus souffert. Les hauts de Hurlevent est pour moi le roman qui raconte le mieux la souffrance enfantine, l’incapacité des adultes à protéger les enfants.

    Aimé par 1 personne

  2. Bonjour Nina !

    Le style d’Emily Brontë, propre au XIXe siècle, peut en effet considérablement rebuter les adolescents (et les adultes !) d’aujourd’hui. D’autant plus que l’utilisation de deux narrateurs complexifie considérablement la trame du roman. Je n’ai pas lu les livres de la série «Crépuscule» (Twilight) car les histoires de vampires ne m’inspirent pas beaucoup, mais je suis heureuse que l’auteure y fasse mention des Hauts de Hurlevent. J’aime également la dernière phrase de votre commentaire au sujet de la souffrance des enfants. Jane Eyre propose la même illustration de la maltraitance faite aux enfants. Jane et Heathcliff font preuve de résilience, chacun à leur manière.

    Merci pour votre commentaire !

    Louise

    J’aime

  3. Et rendre son sens premier au « romantisme », peut-être un peu ! On est aussi près de Poe, Stocker, que de Choderlos de Laclos. certain même que Sade y aurait goûté son plaisir. Cimetière, Lande, chien, mais aussi l’introduction mystérieuse, le rêve de Lockwood, et la narratrice Nelly est le témoins comme l’on en rencontre en littérature fantastique… « Dé-gothiser » ? Ne serais-ce pas plutôt « vouloir s’éloigner des affres de l’adolescence mercantile d’aujourd’hui » qu’il faudrait lire dans l’article ? C’est pourtant l’âge où, à toute époque, les passions les plus violentes se manifestent… A croire que la magie du roman vient de ce fait simple qu’un lecteur adulte y remémore ses souffrances et élans d’amour lors de ses jeunes années… En tous les cas, le voyage fut impressionnant… Intéressant article, en effet…

    Aimé par 1 personne

  4. bonjour! Très bon article, très clair, et intéressante recherche iconographique!
    Par contre, à la fin du cinquième paragraphe sur Heathcliff, ne serait-ce pas « sous les auspices » plutôt que « sous les hospices »?

    J’aime

  5. Merci pour votre article.
    Peut-être pourrait-on nuancer un peu l’image que vous donnez de Heathcliff? Farouche et souvent cruel, oui, mais pas vraiment inhumain. Par exemple, il ne moleste jamais physiquement le jeune Hareton et on sent qu’il serait même prêt à l’aimer… si ce dernier n’était le fils de Hindley.
    Quant à Nelly, son comportement à l’égard de Catherine et de Heathcliff est parfois plus ambigu qu’il ne semble. Tantôt elle sert plus ou moins leurs desseins, tantôt elle les dénonce. On se demande même si elle n’éprouve pas une sorte d’attirance inconsciente pour Heathcliff (cf: la scène où elle le « fait beau » en l’habillant et le coiffant à son goût, celle où Kenneth lui annonce une mort qui va « la faire pleurer ». « Ce n’est tout de même pas Heathcliff? » s’exclame-t-elle. Et le docteur: « Quoi, vous auriez des larmes pour lui »?

    J’aime

Laisser un commentaire