Le presbytère

La maison des Brontë, aujourd’hui le Brontë Parsonage Museum, est gérée par la Brontë Society en l’honneur des célèbres sœurs Brontë — Charlotte, Emily Jane et Anne. Construit au XVIIIe siècle, ce modeste presbytère en pierres noires de l’époque géorgienne fut la demeure de la famille Brontë entre 1820 et 1861. Il contient des meubles d’origine et de nombreux objets ayant appartenu aux Brontë, comme la Bible de Patrick (le père), la coiffure de mariée de Charlotte, des robes, des bijoux, l’écritoire d’Anne, de même qu’une vaste collection de manuscrits originaux. Une boutique de souvenirs jouxte aujourd’hui le musée.

Le musée Brontë et son jardin en façade © Brontë Parsonage Museum
La maison, l’école du dimanche en arrière-plan et l’église de Haworth à l’époque des Brontë.
Le presbytère et l’église d’Haworth, avec les dalles horizontales du cimetière au premier plan, gravure parue dans « The Life Charlotte Brontë » par Elizabeth Gaskell aux éditions Smith & Elder en 1857.
La maison des Brontë vers 1855. À l’époque, il n’y avait pas d’arbres dans les environs.
Presbytère d'Haworth vers la fin du 19e siècle.
Presbytère d’Haworth vers la fin du 19e siècle.

Le hall

Brontë Facebook page
Hall d’entrée © Brontë Parsonage Museum – Facebook

Le bureau de Patrick Brontë

À droite du hall d’entrée, le bureau du père des Brontë, tel que récemment restauré par la Brontë Society. Anne, mais surtout Emily, jouaient du piano dans cette pièce. En raison de sa digestion délicate, Patrick y prenait ses repas en solitaire. La famille l’y rejoignait le matin et le soir pour les prières. C’est dans son bureau que Patrick lu pour la première fois le roman de sa fille Charlotte, Jane Eyre, en 1848.

À droite du hall d’entrée, le bureau du père des Brontë, après les rénovations de 2013. Le papier peint a été supprimé, puisqu’aucune preuve n’existe à l’effet que cette pièce aurait été recouverte de papier peint à l’époque des Brontë. © Brontë Parsonage Museum
Après les rénovations de 2013 © James Fortune-Clubb – I love Haworth and the Bronte Parsonage (Facebook)
Décoration du temps des fêtes, après les rénovations de 2013. © Brontë Parsonage Museum

La salle à manger

La salle à manger est située à gauche du hall d’entrée. On voit au-dessus de la cheminée une reproduction du portrait de Charlotte réalisé par George Richmond, de même que le médaillon grandeur nature au-dessus du sofa représentant Branwell réalisé par son ami Joseph Bentley Leyland. Selon certains témoignages, ce serait sur ce sofa qu’Emily aurait rendu son dernier soupir en 1848.

Cette pièce fut au cœur de la vie des Brontë pendant toute leur existence, pour les repas, le thé, la broderie, la couture, la lecture, l’écriture, les visites. Anne affectionnait particulièrement la chaise berçante au coin du feu et c’est dans cette pièce qu’Arthur Bell Nicholls fit sa demande en mariage à Charlotte.

Dans les années 1850, Charlotte agrandit la pièce en empiétant sur le hall d’entrée. Le papier peint, les bibliothèques et les rideaux sont également des ajouts de Charlotte du temps de son mariage. Dans la jeunesse des Brontë, cette pièce arborait un style beaucoup plus austère avec ses murs peints d’un gris-bleu clair (gorge de pigeon), sans aucun rideau aux fenêtres

La salle à manger à gauche du hall d’entrée, après les rénovations de 2013. © Brontë Parsonage Museum
© James Fortune-Clubb – I love Haworth and the Bronte Parsonage (Facebook)
© James Fortune-Clubb – I love Haworth and the Bronte Parsonage (Facebook)

La cuisine

La cuisine est située au fond du hall à droite, derrière le bureau de Patrick Brontë. La servante de la famille, Tabitha Aykroyd, très aimée des enfants Brontë, y préparait les repas. Pendant leur enfance, se devait être l’une des pièces préférées des petits Brontë ; avant d’aller dormir, ils pouvaient se blottir au coin du feu et écouter les histoires de fées et de fantômes du folklore du Yorkshire, si chères à Tabitha. On présume que les jeunes Brontë ont écrit plusieurs de leurs journaux et poèmes dans la cuisine. À son retour de Bruxelles, pour parfaire son éducation tout en accomplissant ses tâches ménagères, Emily y lisait des livres en Allemand en pétrissant et cuisant le pain, qu’elle faisait délicieux et léger.

© Brontë Parsonage Museum
© James Fortune-Clubb – I love Haworth and the Bronte Parsonage (Facebook)
La cuisine, avec la porte donnant sur la nouvelle section (l’aile Wade) construite en 1878, aujourd’hui transformée en bibliothèque. À cet endroit, du temps des Brontë, une pièce d’appoint jouxtait la cuisine et servait principalement à la lessive et aux gros travaux. Le foyer que l’on observe aujourd’hui dans cette pièce n’est pas l’original, bien qu’il représente parfaitement le type d’installation en usage à l’époque des Brontë. Il provient d’une ferme du Yorkshire et a été installé dans les années 1960. À l’époque des Brontë, aucune plomberie n’était installée dans la maison et Charlotte a utilisé dans la cuisine un bain-douche portatif, offert par son amie Ellen Nussey. © Brontë Parsonage Museum

 

Le bureau d’Arthur Bell Nicholls

En  1854, en prévision de son mariage, Charlotte aménage cette pièce en bureau pour son époux, Arthur Bell Nicholls. À l’origine, cet espace servait de rangement pour le bois et le charbon et n’était accessible que par l’extérieur. Un foyer et une porte intérieure donnant sur le hall ont  donc été ajoutés par Charlotte afin de rendre la pièce habitable. Le papier peint et les rideaux sont des reproductions réalisées à partir d’échantillons d’époque trouvés dans l’écritoire de Charlotte. Aujourd’hui, plusieurs artefacts de l’ancienne église, démolie en 1879, ornent la pièce.

© Ekaterina Mitrofanova

L’escalier

L’escalier de la maison, avec ses marches en pierres. © James Fortune-Clubb – I love Haworth and the Bronte Parsonage (Facebook)
L`horloge d’époque dans l’escalier a été réalisée par Barraclough de Haworth – Musée Brontë © Brontë Parsonage Museum

La chambre de Patrick Brontë

Au deuxième étage, on retrouve à gauche la chambre de Patrick Brontë. Le lit est une reproduction faite par des artisans locaux à partir d’un dessin de Branwell, car aucun des lits des Brontë n’a été conservé. Patrick Brontë déchargeait son pistolet chaque matin en tirant par la fenêtre de sa chambre en direction du clocher de l’église. De nombreux trous de balle sont encore visibles aujourd’hui sur les pierres du clocher.

La courtepointe qui recouvre le lit  a été réalisée par les sœurs Brontë. © Brontë Parsonage Museum
Après les rénovations de 2013 © James Fortune-Clubb – I love Haworth and the Bronte Parsonage (Facebook)

Nursery / La chambre d’Emily Brontë

Au deuxième étage, la chambre d’Emily fut autrefois la salle de jeu des enfants Brontë. La fenêtre donne sur l’église. Emily a fait un croquis de cette chambre où on voit le lit placé sous la fenêtre et la commode alignée au mur. Dans les années 1850, après la mort d’Emily, Charlotte a réduit la largeur de cette pièce pour agrandir sa chambre adjacente

© Simon Warner – www.simonwarner.co.uk.
© James Fortune-Clubb – I love Haworth and the Bronte Parsonage (Facebook)
Au deuxième étage, dans la chambre d’Emily, une partie d’un mur est aujourd’hui recouverte d’une vitre afin de protéger ce que l’on croit être des dessins originaux des jeunes Brontë, réalisés directement sur le mur. On voit également la fameuse couleur gris-bleu clair (gorge de pigeon) qui ornait tous les murs du presbytère avant les aménagements réalisés par Charlotte dans les années 1850. © Ekaterina Mitrofanova

La chambre de tante Branwell / Chambre de Charlotte

Au deuxième étage, la chambre principale fut occupée par Patrick et Maria jusqu’en 1821, ensuite par tante Branwell, et enfin par Charlotte. À l’époque de tante Branwell, la chambre servait à enseigner la couture aux petites Brontë. La belle sœur de Patrick passait la plupart de son temps dans cette pièce de la maison. Dans les années 1850, Charlotte agrandit la chambre en empiétant sur l’ancienne chambre d’Emily. Les amies de Charlotte, Ellen Nussey et Elizabeth Gaskell, y dormaient lors de leurs visites au presbytère. À son mariage, Charlotte occupa la chambre avec son nouvel époux, Arthur Bell Nicholls. Aujourd’hui, cette pièce a été transformée en salle d’exposition. Dans la vitrine au centre, une robe authentique des Brontë.

© Ekaterina Mitrofanova

Chambre / Atelier de Branwell

Le studio de Branwell est au deuxième étage. Cette chambre a été occupée par différents membres de la famille à différentes époques. La chambre offrait une vue panoramique sur la lande et Emily devait sans doute particulièrement affectionner cette  pièce de la maison pour cette raison. À la fin des années 1830, quand Branwell s’est lancé dans une carrière de portraitiste, cette pièce a été convertie en studio. Aujourd’hui, cette pièce expose plusieurs tableaux de Branwell, de même que la chaise particulière qu’il avait l’habitude d’occuper au Black Bull. Une porte s’ouvre aujourd’hui sur l’agrandissement de la maison réalisé  en 1878 et convertie en salles d’expositions et boutique.

© Ekaterina Mitrofanova

La chambre de bonne

La chambre des servantes est au deuxième étage. À l’époque des Brontë, cette chambre n’était accessible que par une entrée à l’extérieur du presbytère (un vestige de cette porte est visible aujourd’hui à travers une vitrine à côté de la cheminée). Les sœurs Nancy et Sarah Garrs, Tabitha Aykroyd et Martha Brown occupèrent cette chambre à différentes périodes

© Ekaterina Mitrofanova

La cave et son escalier

La cave (interdit au public) est située sous la cuisine et est accessible par une porte sous l’escalier. Il s’agit d’un espace étroit au plafond à double voûte. On imagine bien les enfants Brontë y jouant des scènes de dongeon dans leur monde imaginaire ! Tante Branwell y fabriquait de la bière. L’espace a été agrandit en forme de « L » lors de l’ajout de l’aile Wade en 1878.

Escalier descendant à la cave  © Simon Warner – www.simonwarner.co.uk.

Vous trouverez également de belles photos du musée Brontë sur le site web Country Life, de même que des vues à 360º sur Haworth Village.

16 commentaires sur « Le presbytère »

  1. Je m’imaginais cette maison plus sombre je la trouve simple et très jolie, mais bon à l’époque sans électricité, isolée avec en plus le cimetière à proximité, ça pouvait devenir très vite lugubre.

    J’aime

    1. Bonjour Nina !

      Avant le mariage de Charlotte, nous savons que les murs du presbytère ont longtemps été peints en gris-bleu, donnant une atmosphère plus austère que ce que l’on voit maintenant au musée Brontë. Il semble également que le père, Patrick Brontë, ne tolérait ni les rideaux ni les tapis dans sa maison par peur du feu. En plus d’ajouter des rideaux, la tapisserie sur les murs et des tapis, Charlotte a fait agrandir la salle à manger et sa chambre au deuxième étage à l’époque de son mariage. Elle a également aménagé une pièce pour le bureau de son mari au rez-de-chaussée, dans l’ancien débarras.

      J’aime

  2. ;-), ce n’est pas pour la première fois que je regarde les photographies de la maison des soeurs Bronté.
    Même avec la meilleurs des volontés, elle m’apparaît comme très austère; noir… Par exemple, la photographie ou l’on voit la maison seule, on dirait qu’elle à passée au feu! Enfin, il y a quelque chose de « morte » qui entoure cette demeure. Peut-être est-ce en relation avec ce père, qui n’aimait pas les rideaux, ni les tapis par « peur du feu »! Les meubles témoignenent d’une grande simplicité, mais apportent un certain confort essentiel. Et oui, la maison est grande et même très lumineuse.
    Enfin, je désire me pencher d’avantage sur leur mystère…

    J’aime

  3. C’est avec un plaisir que je lit et regarde les photos de la vie de la famille Bronte comme j’aimerait me promener dans cette maison qui dans mon idée devait etre bien sombre,elle est jolie et lumineuse certe le sol en pierre et trés froid et a l’epoque les couleurs des peintures n’etaient peut etre pas aussi lumineuse qu’aujourd’hui ,ce qui me fait trés plaisir etant quilteuse c’est le quilt sur le lit,je recherche depuis longtemps s’il en existe un fait par les soeurs Bronte,en savez vous plus sur le sujet,ayant reproduit celui de Jane Austen cela me ferait trés plaisir d’en connaitre d’avantage sur ce quilt .Merci pour toute cette belle promenade et ces informations interessante

    J’aime

    1. Bonjour Marie-Christine,

      Je ne sais pas si les soeurs Brontë ont réalisé beaucoup de courte pointes (il y en a une dans la chambre du père Patrick Brontë qui leur est attribuée), mais je suppose bien que oui ! Si je trouve quelque chose, j’en ferai mention sur ce site.

      J’aime

  4. Je viens de decouvrir votre site. Je voulais voir le musse des soeurs en photo.
    Quelle joie de me perdre sur votre site, en ce vendredi pluvieux. Le temps passe trop vite, va falloir que je pense a manger.
    Les photos des payages sont magnifiques.
    Un peu plus tard je vais me pencher sur la biographie de la famille.
    En tout cas cela me donne envie de relire Les hauts de hurlevent.

    J’aime

  5. Comme je ne puis me rendre en Angletaire habitant un autre continant, quel beau moment je viens de passé à visiter le musé. Merci pour cette belle visite, je peux maintenat mettre des images sur les instants de vie de la famille Bronte. Vous avez de magnifique photos qui nous donne une une bonne idée de leurs cadre de vie. Merci encore.

    J’aime

  6. Bonjour,
    je suis en train de lire les ouvrages des soeurs Brontë,c’est fascinant,et votre blog apporte une touche supplémentaire à tout ce que l’on peut ressentir.
    Se rendre à Haworth est il chose simple car j’ai maintenant très envie d’aller là bas.

    J’aime

    1. Bonjour,

      Vous pouvez facilement vous rendre à Haworth et visiter le musée Brontë. Le train s’arrête à Keighley et de là vous pouvez prendre un taxi ou un bus pour vous rendre à Haworth. Il y a plusieurs gîtes, pubs et auberges vous permettant d’habiter au village, ou à proximité.

      J’aime

  7. Bonjour

    Agréable visite, tout est parfait, je suis une passionnée de la famille Brontë depuis des années et pourquoi pas un club Brontë Familly.

    J’aime

  8. Bonjour,
    Je travaille en ce moment dans la maison de Victor Hugo à Guernesey, et ce matin un visiteur anglais m’a conseillée d’aller visiter la maison des sœurs Brontë. Les deux n’ont absolument rien à voir si ce n’est que la période est la même. Mais j’étais ravie qu’il fasse le lien, surtout sans savoir l’affection que je peux avoir pour les auteurs de Jane Eyre et Agnes Grey.
    Merci pour cette jolie description que j’ai partagée sur la page FB de mon blog. Maintenant j’ai encore plus envie d’y aller !

    J’aime

  9. Bonjour,
    Je viens de découvrir depuis quelques mois les oeuvres des soeurs Brontë mais aussi de Jane Austen. Je suis fascinée par leurs romans et ce courant littéraire.
    Je viens de découvrir l’existence de ce musée et je rêverai d’y aller, cependant ce n’est pas pour demain… En attendant avez- vous des ouvrages à me conseiller ? J’aimerai découvrir d’autres auteurs du même mouvement, mais j’aimerai également en savoir plus sur le 19ème siècle en Angleterre avec les moeurs,les coutumes…etc

    Merci beaucoup pour la découverte de ce site !

    J’aime

    1. Bonjour Marie ! La «bible» au sujet des Brontë est en anglais : « The Brontës » by Juliet Barker. En français, il existe la traduction de la biographie de Charlotte Brontë par Elizabeth Gaskell. Concernant le 19e siècle, j’ai mis plusieurs liens pertinents dans la colonne de droite. Merci de votre intérêt et bonne découverte !

      J’aime

  10. Merci pour ce petit voyage que vous nous proposez à travers l’écran.
    Je rêve d’y aller, de visiter ce lieu, de marcher sur les pas de Charlotte, Anne et Emily, de toucher et de regarder les meubles et les objets qui les ont entouré.
    Je suis une fan des soeurs Brontë, plus particulièrement de Charlotte Brontë et plus généralement de toute une période de la littérature anglaise avec comme Chef de prédilection la grande Jane Austen.
    Peut être un jour pourrai-je me promener en ces lieux…
    Merci

    J’aime

Répondre à Pierrette Annuler la réponse.